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MES VALISES ! Toujours entre-ouvertes et semi-pleines, quelque part dans l’appartement du moment, amies fidèles et serviables. Etiquettées, scotchées, écornées, rafistollées, taggées, mémoires d’une vie de nomade, elles prolongent les jours qui suivent le retour, les parfums d’un pays, l’odeur d’un théâtre, les rencontres trop brèves, les ultimes embrassades aux premières heures de l’aube, les saveurs d’une cuisine locale, la douceurs ou l’amertume d’une anecdote. En carton renforcé puis en cuir, en plastique et finalement au top des technologies hybrides aujourd’hui, à deux roues, puis à quatre et agrémentée d’une poignée téléscopique… de plus en plus légères à chaque départ mais toujours la même petite quincaillerie ambulante, mon ombre-majordome prêt à vous tendre le nécessaire à couture, la pharmacie, la petite plaque électrique et la cafetière de voyage, les multiprises et les adaptateurs et les piles et les bougie et l’encens et les foulards pour tamiser les lampes de chevet glauques et froides des souvent sordides hôtels d’une nuit… Et si lourdes de trouvailles au retour… les livres qui montrent les premiers tracés de l’alphabeth aux enfants dans des langues lointaines et tellement belles, des ustensiles de cuisine à deux francs six sous de supermarchés du bout du monde, et mille autres petites bêtises qui des années après racontent encore l’autre rencontré, croisé, tout ce qui n’est pas vous et votre vie et qui a autant d’importance dans le grand tout !