ETIENNE FREY - l'homme

Une soif d’apprendre rarement assouvie, une curiosité insatiable, un plaisir viscéral de découvrir, d’éprouver et d’expérimenter par le corps, comptent parmi les plus puissants élans de vie qui animent Etienne Frey, l’homme, et qui permettent d’entrevoir, dans le personnage comme dans son parcours professionnel riche et multiple, la cohérence en filigrane qui sous-tend et ordonne ses pas, le sens de son cheminement, et qui motive au long cours, ses choix d’homme et d’artiste.

Si l’éventail de ses activités révèle un éclectisme certain, il ne faut voir aucune infidélité à sa passion pour la danse lorsqu’Etienne s’adonne au dessin, au collage, travaille le bois ou modèle la terre glaise, dialogue des heures avec les touches d’un piano, pratique le chant, s’initie à la mise en scène d’opéra ou cosigne des cabarets ; ni lorsque retrouvant les bancs d’école, il étudie la psychologie, le portugais, le japonais, approche les arts martiaux, les neurosciences, ou encore jalonne sa vie de moments de silence, de retraite, ou de pages blanches, prêtes à recevoir ses questionnements, ses hypothèses, ses utopies, ses esquisses de théorie et de système, parfois aussi, l’âpre douceur d’un poème.

Danseur, chorégraphe, professeur, il est avant tout un infatigable chercheur sillonnant tous les jardins du monde, traquant la danse jusque dans le courbé des mots, les oscillations d’un son, le tracé d’un signe, la fuite en avant d’une particule ou les jubilations d’une cellule du corps, ramenant à chaque fois les fruits de ses explorations et les rapprochements qui en découlent, à son quotidien d’homme d’abord, à ces trois aspects fondamentaux de son art ensuite.

Il est du signe du Scorpion, né le 31 octobre, jour d’Halloween ! Dans la tradition celte à l’origine de cette célébration, c’est Samain, le seul jour du calendrier qui n’existe pas ! Le jour de l’année qui ne fait partie ni de sa moitié claire ni de sa moitié sombre, mais qui les relie l’une à l’autre ; un jour-seuil, un contre-jour, un jour en négatif, un jour dérobé et pourtant passage, ouvrant sur l’inconnu, sur cet entre-deux-mondes où se joue la rencontre entre toutes les formes d’énergie opposées et complémentaires : la vie et la mort, les humains et les Dieux, l’ici et l’au-delà, faire et laisser faire, saisir et lâcher-prise… Des rencontres souvent intenses, effrayantes, que l’on préfèrerait parfois esquiver ; des fiançailles que l’on souhaiterait pouvoir repousser quelque peu, mais qui un jour ou l’autre, et d’autant plus pour qui se destine à la pratique de la danse, deviennent d’inéluctables épousailles.

On comprend mieux alors sa nature profondement nomade et farouche, son caractère pudique, parfois énigmatique, son besoin de liberté sans concession, tout comme celui de remettre souvent en perspective les apparences et les credos ; surtout lorsque les enjeux ne sont plus le devenir de l’individu, les fruits de ses expériences, la maîtrise de son art, mais sa valeur monnayable et son image ! Etienne Frey, l’homme, est simplement toujours en route, quelque part entre être et exister, privilégiant résolument les richesses d’un monde intérieur, plus denses et poétiques, structurantes et non négociables, à celles d’un monde extérieur, façonnées et limitées par des sociétés peu enclines à préserver le vivant sous ses multiples formes.

Cela explique aussi son attrait pour les ponts, ces ouvrages d’art qui dans le monde relient, rapprochent et projettent à la fois. Symboles d’une qualité de rapport entre les hommes qui lui est indispensable, fondée sur la connivence, la fidélité, l’intégrité, l’entraide, la noblesse et un sens certain du collectif, de la coopération. De vraies énergies pour déjouer au quotidien toutes formes d’injustice, de répression, de maltraitance ou d’exploitation. Car l’autre, l’individu aussi bien que le peuple, l’ethnie ou la minorité, est ce qui rend fort et ressource le plus Etienne Frey. Comprendre les besoins, mesurer les handicaps, protéger des héritages souvent inestimables, partager les coutumes, c’est construire le pont qui relie sa sensibilité d’homme touché, à ses outils puissants d’artiste créateur et interprète et ce faisant, être l’écho dansé des millions d’hommes et de femmes, et tout autant de parcelles de la Vie qui se vit et qu’il faut transmettre vivantes avant qu’elles ne passent.

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